vendredi 11 juin 2010

13 septembre 1944

Le 13 septembre, dès 7h00, les éléments du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique aux ordres du Lieutenant-colonel Fouchet se mettent en route pour rallier Mâcon. Le temps est maussade et la pluie fait son apparition par intermittence. Ceux-ci doivent suivre l’itinéraire Valence – Saint-Vallier – Pont de Peyraud – Givors – Pontanevaux puis Mâcon et ainsi rejoindre le 2e Escadron du Capitaine Argoud arrivé à destination la veille. Finalement, la mission qui devait être confié au 2e Escadron a été annulée faute de carburant.

A Givors, le détachement du 3e RCA fait halte pour souffler un peu mais surtout pour ménager les véhicules. A 13h30, les Cavaliers du 3e Escadron, de l’Escadron Hors Rang et les éléments du PC repartent afin de boucler leur étape du jour. A 17h00, après avoir parcouru les 200 km, ils arrivent tous sans encombre à destination. Le PC et l’E.H.R. cantonnent à la Roche Vineuse, à 7 km à l’ouest de Mâcon.

Tandis que le 3e Escadron stationne, en compagnie du 2e Escadron, au hameau « Le Vigny » près du village de Charnay. Après avoir quitté la Provence, le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique est dorénavant en Bourgogne. Durant le trajet, les Cavaliers ont été acclamés par une population enjouée. Celle-ci ne sachant que faire pour satisfaire les troupes libératrices.


Charnay les Mâcons, l'Adjudant-chef Quaneaux pose à côté d'une petite fille du village, celui-ci est le chef du peloton de commandement du 3e Escadron, à l'extrême gauche, le Maréchal des Logis Roger Vayssettes, chef de bord de l'AM-M8 "Nîmes", 2e Peloton / 3e Escadron. Au centre de la photo (devant l'homme à la pipe), le Maréchal des Logis Gilbert Wininger 2e Peloton/3e Escadron.

Ce même jour, le 5e Escadron aux ordres du Capitaine André quitte le village de l’Is sur Tille dès 5h du matin. Celui-ci prend la direction de la localité de Til-Châtel (Côte d’Or), traversant le lieu-dit « Le Moulin de Rougemont » puis oblique et se porte à Prauthoy (Haute Marne) puis Villegusien-le-Lac, à 15 km au sud de Langres. Le 5e Escadron rentre maintenant dans la région Champagne – Ardenne. De là, le Capitaine André, à bord de l’AM-M20 « Rocroy » enjoint de nouveaux ordres.

Le 3e Peloton de l’Aspirant De Bellefon doit patrouiller dans la zone entre Heuilly-Cotton et Chalindrey.

Tandis que le 1er Peloton du Lieutenant Brémon et le 2e Peloton du Sous-lieutenant Maurice doivent, ensemble, pousser des reconnaissances dans la région de Culmont – Le Pailly.

Aux abords du village de Le Pailly, un villageois vient au devant des deux officiers français. Celui-ci leur indique sur la carte l’emplacement de la Kommandantur, au Château de Pailly et les informe que les Allemands viennent tout juste de quitter les lieux. Aussitôt, les AM-M8 se lancent à la poursuite de l’ennemi. L’automitrailleuse « Wagram » du 1er Peloton prend la tête du convoi, bientôt suivie par l’AM « Bouvines » et les jeeps « Friedland » et « Almanza », toutes deux équipées de mortier de 60mm. Tous les éléments des deux pelotons tirent de concert, faisant un carnage dans les rangs allemands. Les corps s’amoncèlent sur la chaussée. Des bras se lèvent, des drapeaux blancs apparaissent. L’ennemi préfère se rendre. Ainsi, le 1er et le 2e Peloton parviennent à capturer trente prisonniers que le Sous-lieutenant Maurice et son 2e Peloton se chargent d’escorter jusqu’au PC de l’Escadron, évacuant par la même occasion les nombreux blessés allemands.

Le Lieutenant Brémon et le 1er Peloton poursuivent leur patrouille. Traversent le village de Saint-Maurice sans y rencontrer la moindre résistance. Vers 18h00, à proximité de la localité de Bannes, la jeep « Somo Sierra » et l’AM « Ulm » sont pris pour cible par des armes automatiques. Celles-ci se replient à couvert d’un bosquet. Le Lieutenant Brémon arrive à leur hauteur et scrute le village de Bannes à la jumelle afin d’évaluer les forces ennemies en présences. Sous l’appui de l’obusier Howitzer 75mm « Austerlitz », les automitrailleuses et les jeeps du 1er Peloton donnent l’assaut. A coup de canons de 37mm, de mitrailleuses lourdes et de mortiers de 60mm, le 1er Peloton libère la petite localité de Bannes. Faisant 6 prisonniers. Malheureusement, lors de l’accrochage, le Cavalier de 1ère Classe Raymond Bonnilla est gravement blessé au front par une balle.

Le soir venu, l’intégralité du 5e Escadron cantonne dans Bannes. Le drapeau tricolore flotte à nouveau sur de nombreuses fenêtres.

Concernant le 1er Escadron aux ordres du Lieutenant Des Moutis, celui-ci reçoit ses directives émanant de l’officier d’opérations du Combat Command 2. Le lieutenant commandant cet Escadron transmet ensuite ses ordres aux différents pelotons.

Dès 9h00, le Lieutenant Tréhu et son 1er Peloton pousse une patrouille sur la commune de Dampierre, en vue de prendre contact avec les troupes américaines. A destination, le 1er Peloton débusque des éléments ennemis. S’en suit un léger accrochage, l’ennemi prenant aussitôt la fuite. Le Lieutenant Tréhu met la main sur un important butin dont un canon de 88 Pak / Flak.

Tandis que le 2e Peloton aux ordres de l’Aspirant De Marancourt est mis à la disposition du Capitaine De Beaulny, commandant du 3e Escadron / 2e Régiment de Spahis Algériens de Reconnaissance. Ordre lui est donné de reconnaître les villages de Bussières et Belmont. Ces deux localités étant libres, le 2e Peloton pousse sur Saulles dont il reconnaît les abords immédiats. Scrutant le bourg à la jumelle, l’Aspirant De Marancourt localise précisément l’emplacement d’un canon de 155mm ainsi que la présence d’autres pièces d’artillerie de gros calibres. A 12h30, le 2e Peloton retourne à Genevrières et se remet aux ordres du Lieutenant Des Moutis.

A 13h30, apprenant que de nombreux convois allemands sillonnent le secteur à l’est de Genevrières, le 2e Peloton est envoyé en patrouille sur l’itinéraire : Savigny – Favencourt – Molay – Morey – Pisseloup – Le Bas Fouvent.

Dans le village de Pisseloup, l’Aspirant De Marancourt subit une attaque de l’infanterie allemande. Après de violents combats, le 2e Peloton libère Pisseloup et parvient à faire 2 prisonniers. L’Aspirant De Marancourt laisse une jeep et l’half-track pour sécuriser le centre du bourg. Le 2e Peloton reprend sa marche. Au hameau « Fouvent le Bas», les Cavaliers sont pris à partie par des pièces anti-chars et des mitrailleuses lourdes. Les balles ricochent contre le blindage des automitrailleuses. Voyant cela, l’officier commandant le peloton préfère décrocher et rend compte immédiatement de la situation à sa hiérarchie.

Ainsi, le 2e Peloton poursuit son avance et remonte vers Morey (Haute Saône). Là, il tombe sur une colonne allemande. Les AM-M8 prennent les fuyards pour cible. L’automitrailleuse « Lamoricière » du Maréchal des Logis Jeandon parvient à détruire une voiture. La jeep 408 du Brigadier Malapert capture un véhicule plein de vivres. Belle prise, cela sera un bon complément aux rations « K ». Le 2e Peloton ramène 15 prisonniers à Genevrières.

A 15h00, le 1er Escadron reçoit l’ordre de se porter de toute urgence au carrefour proche du village de La Folie. En effet, les éléments du 2e RSAR du Capitaine De Beaulny ont subi une vive contre-attaque allemande dans ce secteur. Sur place, le Peloton Hors Rang, le 1er Peloton ainsi que le 3e Peloton du Sous-lieutenant Gentien consolident la défense de l’intersection.

Le 3e Peloton de l’Aspirant De Marancourt, accompagné d’un peloton du 2e RSAR, est envoyé sur la commune de Fayl-Billot (Haute Marne). Là, ce détachement trouve le village occupé par l’ennemi. Mais après une action conjointe, les deux pelotons libèrent Fayl-Billot, faisant 8 prisonniers. Le soir venu, le 2e Peloton et le peloton du 2e RSAR restent au contact avec l’ennemi toute la nuit sur les sorties ouest et sud de la localité.

Le 3e Peloton du Sous-lieutenant Gentien part reconnaître la commune de Pierrefaites. Le village est libre, les Allemands ayant quitté les lieux peu avant l’arrivée du 3e Peloton.

Le 1er Peloton aux ordres du Lieutenant Tréhu est envoyé à Vaite, où il trouve le village fortement occupé par l’ennemi. Il est impossible au 1er Peloton d’attaquer sans un soutien d’infanterie. Celui-ci se replie sur Dampierre et y stationne toute la nuit.

6 commentaires:

  1. Au centre de la photo (devant l'homme à la pipe), le Maréchal des Logis Gilbert Wininger 2e Peleton/3e Escadron.

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  2. Bonjour,

    Merci beaucoup pour ce précieux renseignement !

    Amicalement
    David

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  3. Un oubli sur l'information que j'ai donnée précédemment.....Mdl Gilbert Wininger, chef de bord de l'AM-M8 "Nevers"
    Bravo pour votre blog...
    Cordialement
    Michel

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  4. Bonjour Michel,

    Merci pour cette précision de taille ! N'hésitez surtout pas à me contacter si vous décelez des erreurs ou des oublis de ma part !

    Cordialement
    David

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  5. bonjour
    tres etonner de lire que une M8 avait comme nom de bapteme ( E NEVERS °pouvais vous me le confirmer et d ou vienne vos sources si vous ne voyait pas dinconvenient svp .
    un passionnée de la 1db qui habite NEVERS et qui veut les representer en maquette .
    merci
    a+ paulo

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  6. Bonjour,

    Je vous confirme que l'AM-M8 "Nevers" était présente au sein du 3e RCA, son chef de bord était le MdL Gilbert Wininger. Cette automitrailleuse était affectée au 2e Peloton / 3e Escadron.

    Cordialement
    David

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