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mercredi 28 avril 2010

Les combats de Marcilly - 1ère partie

Revenons sur les évènements qui ont eu lieu dans les environs de Marcilly et qui débutèrent au soir du 2 septembre, continuèrent durant toute la nuit et ne prirent fin que le lendemain.

En effet, dès son arrivée à Marcilly, vers 17h30, le 1er Escadron, aux ordres du Lieutenant Des Moutis, installe son PC dans cette localité.

Peu après, celui-ci ordonne au Sous-lieutenant Gentien et son 3e Peloton d’effectuer des patrouilles en direction du Carrefour de Lissieu puis vers le village de Saint Germain au Mont d’Or. De là, le 3e Peloton se fractionne en deux détachements. Un demi-peloton reste en position à St Germain, tandis que le Sous-lieutenant Gentien part se positionner dans le village de Villevert, sur la rive droite de la Saône. Vers 19h, ce détachement arrive à destination et est rapidement rejoint par quelques éléments du 1er Zouaves, aux ordres de l’Adjudant-chef Viard.

Vers 21h30, le Lieutenant Des Moutis, en compagnie du Lieutenant Landowski de la 1ère Compagnie du 1er Bataillon de Zouaves quittent Marcilly et partent en liaison auprès du Sous-lieutenant Gentien. A mi-chemin, au Carrefour de Lissieu, ces deux lieutenants trouvent l’intersection occupée par l’ennemi qui a reflué en force de Lyon. Immédiatement pris à partie dans sa jeep par une mitrailleuse qui se dévoile à quelques mètres d’eux, le Lieutenant Des Moutis a tout juste le temps de se jeter dans le fossé le plus proche. Malheureusement, le Lieutenant Landowski n’a pas autant de chance, celui-ci est tué d’une balle en plein cœur, ainsi que le Sergent-chef Luciani, conducteur de la jeep, qui a reçu une grenade sur le menton et une balle sur le côté droit de la tête. Profitant de l’obscurité naissante, le Lieutenant Des Moutis parvient à se dégager de ce guet-apens. Il mettra plusieurs heures à rejoindre le PC de Marcilly.

Dès son retour, le Lieutenant Des Moutis ordonne au 2e Peloton de l’Aspirant De Marancourt, accompagné d’éléments du 1er Zouaves de reprendre le Carrefour de Lissieu puis de se rendre rapidement à Villevert pour soutenir le 3e Peloton du Sous-lieutenant Gentien, sur le point d’être encerclé par l’ennemi. Arrivés audit carrefour, les cavaliers du 2e Peloton et les Zouaves sont soumis à une vive concentration d’armes anti-chars, d’armes automatiques et de mortiers. Les allemands tentant même une contre-attaque. La section du 1er Zouaves subit de lourdes pertes. Un obus tiré par un canon de 7,5 Pak 40 frôle l’automitrailleuse « Lamoricière » du Maréchal des Logis chef Jeandon. A côté, le Brigadier Bastien, tireur de l’AM-M8 « D’Assas » riposte avec le canon de 37mm. Les cavaliers du 2e Peloton essaient, malgré une forte présence allemande, de forcer le passage, en vain. La nuit aidant, les troupes ennemies s’infiltrent dans les positions tenues par les Français. Un combat au corps à corps s’engage. Mais, les Zouaves repoussent avec bravoures l’assaillant. Vers 4h, ordre est donné à l’Aspirant De Marancourt de décrocher et de se replier sur Marcilly.

lundi 26 avril 2010

2 Septembre 1944

Ce jour, le 2 septembre 1944, ordre est donné au 5e Escadron, sous le commandement du Capitaine André, de se porter dans la commune de Givors (Loire), en passant par les villes de Tournon sur Rhône et Annonay (Ardèche), en empruntant 3 itinéraires bien distincts. Le Capitaine André dispense ses ordres à ses différents pelotons.

Le Lieutenant Brémon et son 1er peloton doivent longer le Rhône jusqu’à leur destination finale.

Le Sous-lieutenant Maurice (2e Peloton) prend la direction de St-Etienne en passant par le village de Rive-de-Gier (Loire), au Nord-est de la cité stéphanoise.

Quant à l’Aspirant De Bellefon (3e Peloton), celui-ci doit reconnaître le secteur de Pélussin (Loire), à l’Est de St-Etienne.

Le 5e Escadron arrive à Annonay en fête, halte de quelques heures, le temps de faire les pleins d’essence, puis départ à nouveau en direction de St-Etienne. Le ravitaillement en essence commence à devenir problématique.

Dans l’après-midi, lors d’une reconnaissance dans la région de Pélussin, sur les routes sinueuses et dangereuses du Col de la République, le half-track du 3e Peloton tombe dans un ravin. Les cavaliers Goyard et Gomez sont gravement accidentés. L’Aspirant De Bellefon ordonne immédiatement l’évacuation des blessés vers le poste de secours de la 1ere Compagnie du 15e Bataillon Médical, aux ordres du Médecin Capitaine Roux.

En fin de journée, le 5e Escadron se regroupe à Givors pour y passer la nuit. Les différents chefs de pelotons font leur rapport au Capitaine André, en présence du Lieutenant Reglade, officier adjoint de renseignement.


Dans un même temps, l’intégralité du 1er Escadron, aux ordres du Lieutenant Des Moutis, demeure stationné à Planfoy. La pénurie d’essence a stoppé nette l’avancée fulgurante des éléments du 1er Escadron. Les cavaliers profitent de ce bref moment d’accalmie pour entretenir et réviser le matériel.

Le Lieutenant Henri Gentien racontera : « Dès que nous fûmes sur la rive droite du Rhône, nous fonçâmes à travers les Cévennes et les monts du Velay jusqu’à St-Etienne. Là, il fallut bien s’arrêter. Le ravitaillement en essence et en lubrifiants ne suivait plus et le matériel avait besoin d’être révisé. »

Mais, le Maréchal des Logis chef Lonvrier, du Peloton d’Echelon, en compagnie du cavalier Milmann vont faire des miracles. Ils parviennent, avec un convoi de GMC, à rejoindre le dépôt de carburant le plus proche en un temps record. Aussitôt l’essence arrivée, le 1er Escadron doit immédiatement repartir. En effet, la 1er DFL du Général Brosset et le CC1 attaquent la ville de Lyon de front. La mission du 1/3e RCA et du CC2 est de se porter le plus rapidement possible sur Villefranche sur Saône afin de verrouiller les routes sortant de Lyon par le nord.

A midi, le 1er Peloton aux ordres du Lieutenant Tréhu fait mouvement et gagne Feurs, au centre de la plaine du Forez. Celui-ci doit intercepter toute colonne ennemie venant de l’ouest.

Tandis que le PC de l’Escadron, le 2e Peloton de l’Aspirant De Marancourt et le 3e Peloton du Sous-lieutenant Gentien partent éclairer la progression du Combat Command 2 par l’itinéraire : St-Etienne – Montrond les Bois – Sainte Foy d’Argentières – Abresle et Villefranche sur Saône.

Le Peloton d’Echelon et les 3 obusiers Howitzer, aux ordres de l’Adjudant-chef Pierrini restent dans l’immédiat dans le village de Planfoy.

En cours de route, le Général Touzet du Vigier, commandant de la 1er DB, qui progresse dans le sillage des automitrailleuses de tête, fait dévier la marche du 1er Escadron de son itinéraire initiale et ordonne de se rendre à Marcilly. Le PC de l’Escadron ainsi que le Général Touzet du Vigier s’installent dans cette localité.

Nous relaterons les évènements de Marcilly dans le prochain « article ».

vendredi 23 avril 2010

Le long de la Vallée du Rhône

Ce 1er septembre 1944, le 5e Escadron poursuit son exploitation de la rive droite du Rhône et son périple ardéchois. A 6h, l’Escadron quitte le village de Le Pouzin. Celui-ci doit reconnaître l’avance du Combat Command 1, sur l’itinéraire : La Voulte, Guilherand puis St Péray, paysage partagé entre la plaine du Rhône et le rebord Est du Massif central.

Le Groupement De Laprade ayant été dissous, le 3e Peloton aux ordres de l’Aspirant De Bellefon a réintégré le 5e Escadron la veille au soir.

Lors d’une patrouille vers la commune de St Laurent du Pape (Ardèche), le 3e Peloton se heurte à une colonne ennemie en déroute d’environ 1000 hommes. Se sont les mêmes éléments allemands rencontrés la veille par le 2e Peloton du Sous-lieutenant Maurice. L’Aspirant De Bellefon et ses cavaliers sèment la zizanie dans les rangs adverses. Malgré tout, le 3e Peloton réussit à faire quelques dizaines de prisonniers. Celui-ci fait immédiatement son rapport au Capitaine André, commandant du 5e Escadron. Ordre est donné à l’Aspirant De Bellefon de rallier le village de Saint-Péray.

L’intégralité du 5e Escadron passe la nuit dans cette localité.


Jeunes enfants français sur un char Sherman

Quant au 1er Escadron, il reçoit l’ordre d’éclairer la progression du Combat Command 2 sur les routes du Massif Central. En effet, la retraite ennemie le long de la vallée du Rhône prend la tournure d’une déroute depuis la chute de Marseille. La mission du CC2 est de couper la route aux allemands, si possible à la hauteur de Lyon.

Pour cela, dès 4h15, le 1er Escadron quitte son lieu de cantonnement pour procéder à des patrouilles sur l’axe : Langogne (Lozère), Le Monastier, Yssingeaux (Haute Loire), Tence, Montfaucon en Velay, Riotord, Marlhès (Loire), commune situé à 25km de St-Etienne, au pied du Mont Chaussitre et enfin, Planfoy, village niché sur les pentes du Col de la République.

L’escadron est littéralement à la poursuite de l’ennemi. Il traverse à toute allure les villages, sous les acclamations d’une population au comble de l’enthousiasme. En chemin, les hommes du 1er Escadron doivent déminer et détruire de nombreux abattis laissés par les allemands pour freiner l’avance rapide des troupes françaises. Le matériel et le personnel sont mis à rude épreuve.

Au crépuscule du 1er septembre 1944, le 1er Escadron, aux ordres du Lieutenant Des Moutis cantonne à Planfoy, aux portes de St-Etienne. Malgré cela, un problème se profile : le manque de ravitaillement en essence commence à cruellement se faire ressentir. Certain Sherman du 5e RCA sont déjà en panne sèche.