Ce dimanche 8 octobre, les conditions climatiques sont des plus difficiles. Le temps est abominable. La brume, le froid, ainsi que la pluie et la neige alternent ou se conjuguent. Les chemins forestiers demeurent impraticables aux automitrailleuses et extrêmement durs aux jeeps et la visibilité dans les sous-bois est réduite à néant.
Après avoir stoppé, sur tout le front, la contre-attaque ennemie du 6 octobre, menée par la 338e Infanterie – Division du Général L’Homme de Courbière, les positions françaises n’ont guère évolué et la situation demeure confuse.
A 9h30, le Lieutenant-colonel Guibert reçoit la directive de prendre liaison avec le Combat Command 1 et d’appuyer la progression des éléments aux ordres du Général Sudre, en effectuant une pression vers le nord. Le Lieutenant-colonel Guibert décide, dans un premier temps, de concentrer ses efforts à l’ouest de l’axe Servance – Château-Lambert sur la ligne de crêtes 710 – 684, en vue de rechercher la liaison avec les forces du CC1, dans le secteur du Frenet puis de tenter de dégager l’axe : Servance – Château-Lambert, en tenant sous ses feux la route Servance – Le Haut du Them et le village du Haut du Them.
La mission d’effort sur la ligne de crêtes 710 – 684 est, une nouvelle fois, confiée au 1er Bataillon de Zouaves du Chef de Bataillon Barbier.
A midi, le Lieutenant-colonel commandant le « Groupement Guibert » ordonne aux éléments placés sous ses ordres de faire mouvement.
Aussitôt, le 3e Escadron du Capitaine Brisson se regroupe au carrefour des Evaudois et prend liaison avec le Commandant Barbier. En effet, le 3e Escadron doit assurer la protection du flanc gauche du 1er Bataillon de Zouaves durant l’assaut de la côte 684, en repoussant une éventuelle contre-attaque de l’infanterie allemande dans la vallée. A 13h00, le dispositif de flanc-garde fixe est installé à proximité du village des Eboursières. Pendant ce temps, le 3e Peloton du Lieutenant Crinon effectue une reconnaissance sur l’itinéraire Evaudois - Fouillies Lombard – Le Frenet afin de se mettre en contact avec le CC1 et parvient à se rapprocher avec le 5e Escadron / 3e RCA du Capitaine André à proximité du Boulot (Doubs).
Dans un même temps, le 2e Escadron du Capitaine Argoud doit intervenir dans la région de La Pille. Cet escadron a pour mission de maintenir l’ennemi dans ce secteur. Cette opération devrait permettre au 1er Bataillon de Zouaves de s’emparer des côtes 684 – 710, et ainsi de déboucher sur la ville du Haut du Them. Afin de mener à bien sa mission, le 2e Escadron sera épaulé par les chars Sherman du 4e Escadron / 2e RCA et également par les Tank Destroyer M10 du Peloton Follin (4e Escadron / 9e RCA). Les FFI de la Compagnie La Lance, du Bataillon Simonet du Corps Franc Pommiès serviront de soutien d’infanterie.
La progression du 1er Bataillon de Zouaves est lente et fastidieuse. Bientôt les Zouaves sont arrêtés sur les pentes de la côte 684, mais aussi à hauteur de la localité du Ménil d’Amont. Les Grenadiers de la 338e Infanterie – Division allemande accueillent les Zouaves par des tirs nourris d’armes automatiques et de mortiers de 81. Sur la côte 684, les Zouaves sont littéralement cloués au sol. L’artillerie ennemie est entrée en action. Un déluge de feu et de fer s’abat sur les hommes du Commandant Barbier. Les Allemands sont solidement ancrés sur les sommets des crêtes vosgiennes. Les minutes sont longues, le temps semble s’être arrêté. Cependant, certains Zouaves parviennent à progresser de quelques mètres. Malgré tout, devant un tel désastre et voulant éviter de trop nombreuses pertes, l’ordre de repli est ordonné aux différents chefs de sections. Aux abords du village du Ménil d’Amont, la situation est similaire. Les Zouaves ne peuvent pas avancer d’un pas. Vers 17h00, le 1er Bataillon de Zouaves est de retour aux Evaudois. Celui-ci va pouvoir panser ses blessures et veiller ses morts.
Ce même jour, ordre a été donné au 4e Escadron du Capitaine Dumont de trouver un itinéraire fiable, permettant l’emploi de ses chars légers M5 A1 sur les côtes 684, 763 et le village de La Rochère.
Enfin, le 5e Escadron aux ordres du Capitaine André stationne aux environs de Beulotte – Saint-laurent. Cet escadron est toujours en pointe du Combat Command 1. A 5h00, le Capitaine André enjoint au 1er Peloton du Lieutenant Brémon d’effectuer une reconnaissance sur l’axe : Beulotte – Ramonchamp – Château-Lambert. Dès 6h30, le 1er Peloton fait mouvement. L’AM-M8 « Wagram » prend la tête du convoi, suivie par la jeep « Almanza » équipée d’un mortier de 60. La progression est ralentie par une pluie battante et une brume épaisse. A proximité de Ramonchamp (Vosges), le 1er Peloton se regroupe. Le Lieutenant Brémon expédie une patrouille à pied vers cette localité. A son retour, la patrouille stipule que le village de Ramonchamp semble occupé par l’ennemi. A la faveur de cette épaisse brume, le Lieutenant Brémon décide de mener l’assaut. Celui-ci positionne l’obusier Howitzer 75 « Austerlitz » et deux mortiers de 60 afin d’assurer une couverture aux automitrailleuses. Les quatre AM-M8, les deux ACAM, la jeep « Somo Sierra » et l’Half-track s’élancent vers la localité. La surprise est totale, les automitrailleuses ouvrent le feu sur l’infanterie allemande, celle-ci est rapidement désemparée et désorganisée. Certains essaient une vaine riposte, mais les Chasseurs d’Afrique semblent insaisissables. L’ennemi décroche en désordre vers les bois avoisinants. Le village de Ramonchamp est ainsi libéré. Le 1er Peloton se regroupe dans le centre bourg. Le Lieutenant Brémon installe son dispositif défensif. Mais les Allemands ne s’avouent pas pour autant vaincus. En début de matinée, la brume se dissipant, l’artillerie ennemie ouvre le feu sur les positions françaises, l’infanterie allemande s’est ressaisie et tente une contre-attaque. Très vite, les automitrailleuses ripostent, fauchant les Grenadiers sortant des sous-bois. Les obus pleuvent sur le centre du village, les premières maisons s’enflamment. Une forte déflagration, le Brigadier Jean Lauriol, radio de l’AM « Fontenoy », véhicule du Lieutenant Brémon, est toujours par des éclats. Immédiatement, le Lieutenant Brémon donne les premiers soins au membre de son équipage. Le Brigadier Lauriol est changé à bord de l’half-track. Le village est sur le point d’être encerclé et les Cavaliers du 1er Peloton submergés. Le Lieutenant Brémon n’a pas d’autre solution que de faire évacuer Ramonchamp.
mercredi 29 septembre 2010
lundi 27 septembre 2010
Portrait : FFI Yves Salmon
Le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique ayant combattu, à maintes reprises, en étroite collaboration avec des éléments du Corps Franc Pommiès, nous voulions vous proposer le portrait de l’un d’entre eux, le FFI Yves Salmon.
A tout juste 19 ans, Yves Salmon décide de rejoindre le Corps Franc Pommiès à Pamier, dans l’Ariège. Je cite : « Je voulais renvoyer les occupants chez eux et venger mon père pour ce qu'il avait enduré en 14-18 ». De là, fin août 1944, le « groupe Pamier » rallie le camp de Bordelongue à Toulouse pour y retrouver des éléments du Corps Franc Pommiès.
Yves Salmon faisait parti de la section du Lieutenant Doumenc, 1er Bataillon de la Demi-brigade De Clerck.
Le 5 septembre 1944, Yves Salmon et sa section quittent la ville de Toulouse, en train et prennent la direction de Dijon afin de participer à la libération de la Bourgogne. A cette occasion, le « groupe Pamier » est incorporé à la Compagnie d’accompagnement du 1er Bataillon du Corps franc Pommiès. Ladite compagnie comprenait : 2 sections de mitrailleuses légères, une section de mortiers de 81, une section de canon anti-chars de 57 et une section de commandement et de logistique. Yves Salmon et ses camarades arrivent à destination juste après la prise d’Autun.
Yves Salmon
Le 3 octobre 1944, Yves Salmon signe son engagement pour la durée de la guerre, c’est la période de « l’amalgame » des résistants au sein de la 1ère Armée Française. Le Corps Franc Pommiès sera, tout d’abord rattaché à la 1ère DFL puis à la 3e DIA.
A ce moment là, la section d’Yves Salmon quitte ses cantonnements de Cussey-sur-l’Ognon (Doubs) afin de rallier Le Haut du Them et le Thillot, en empruntant l’itinéraire Blagny – Rupt sur Saône – Vesoul et Lure. Puis le Corps Franc Pommiès participe aux combats dans les Vosges Saônoises, avec les différents escadrons du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique. Durant plusieurs semaines, les Chasseurs d’Afrique du 3e RCA et les FFI se battront en étroite collaboration.
Le 26 et le 27 novembre 1944, la section du Lieutenant Doumenc est désignée pour gravir le Col du Petit Drumont. Là, le FFI Salmon demeure en pointe de ce détachement et assiste à une contre-attaque allemande contre le 3e RTA.
Le 30 novembre 1944, cette même section occupe les villages de Fellering et Krüth (Haut Rhin) puis effectue la relève d’une unité du 7e RTA à Runsche. Là, Yves Salmon fait parti des volontaires qui resteront en 1ère ligne au sommet du Gommkopf (Alt. 842). Celui-ci passera l’hiver, avec sa section de mitrailleuses à l’avant poste.
Début février 1945, le 1er Bataillon se regroupe à Cornimont et devient le 49e Régiment d’Infanterie. Le caporal Yves Salmon intègre la Compagnie du Capitaine Doumenc.
Dès mars 1945, le 49e RI est incorporé à la 3e DIA. Le 18 mars, la Compagnie Doumenc monte la garde le long du Rhin, dans le secteur de Fort-Louis. Les Allemands ne cessent de harceler les positions du 49e RI, par les tirs précis de 88 Pak / Flak. Cette situation durera jusqu’au 29 mars. A compter de cette date, le 1er Bataillon est relevé. Le Caporal Salmon quitte la France pour l’Allemagne et la ville de Spire. C’est le début de la campagne outre-rhin qui prendra fin le 8 mai 1945.
Si vous souhaitez en connaître plus sur l’historique du Corps Franc Pommiès, je vous conseille vivement de consulter le remarquable site de M.Yves Salmon : http://cfp49.ri.free.fr/
D’autre part, vous pouvez également consulter le site plus personnel de M. Yves Salmon : http://papymac.free.fr/
Enfin, je tenais à vivement remercier M. Yves Salmon de m’avoir autorisé à utiliser les documents et les photographies du site « cfp49.ri.free.fr » afin d’illustrer cet article.
A tout juste 19 ans, Yves Salmon décide de rejoindre le Corps Franc Pommiès à Pamier, dans l’Ariège. Je cite : « Je voulais renvoyer les occupants chez eux et venger mon père pour ce qu'il avait enduré en 14-18 ». De là, fin août 1944, le « groupe Pamier » rallie le camp de Bordelongue à Toulouse pour y retrouver des éléments du Corps Franc Pommiès.
Yves Salmon faisait parti de la section du Lieutenant Doumenc, 1er Bataillon de la Demi-brigade De Clerck.
Le 5 septembre 1944, Yves Salmon et sa section quittent la ville de Toulouse, en train et prennent la direction de Dijon afin de participer à la libération de la Bourgogne. A cette occasion, le « groupe Pamier » est incorporé à la Compagnie d’accompagnement du 1er Bataillon du Corps franc Pommiès. Ladite compagnie comprenait : 2 sections de mitrailleuses légères, une section de mortiers de 81, une section de canon anti-chars de 57 et une section de commandement et de logistique. Yves Salmon et ses camarades arrivent à destination juste après la prise d’Autun.
Yves Salmon
Le 3 octobre 1944, Yves Salmon signe son engagement pour la durée de la guerre, c’est la période de « l’amalgame » des résistants au sein de la 1ère Armée Française. Le Corps Franc Pommiès sera, tout d’abord rattaché à la 1ère DFL puis à la 3e DIA.
A ce moment là, la section d’Yves Salmon quitte ses cantonnements de Cussey-sur-l’Ognon (Doubs) afin de rallier Le Haut du Them et le Thillot, en empruntant l’itinéraire Blagny – Rupt sur Saône – Vesoul et Lure. Puis le Corps Franc Pommiès participe aux combats dans les Vosges Saônoises, avec les différents escadrons du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique. Durant plusieurs semaines, les Chasseurs d’Afrique du 3e RCA et les FFI se battront en étroite collaboration.
Le 26 et le 27 novembre 1944, la section du Lieutenant Doumenc est désignée pour gravir le Col du Petit Drumont. Là, le FFI Salmon demeure en pointe de ce détachement et assiste à une contre-attaque allemande contre le 3e RTA.
Le 30 novembre 1944, cette même section occupe les villages de Fellering et Krüth (Haut Rhin) puis effectue la relève d’une unité du 7e RTA à Runsche. Là, Yves Salmon fait parti des volontaires qui resteront en 1ère ligne au sommet du Gommkopf (Alt. 842). Celui-ci passera l’hiver, avec sa section de mitrailleuses à l’avant poste.
Début février 1945, le 1er Bataillon se regroupe à Cornimont et devient le 49e Régiment d’Infanterie. Le caporal Yves Salmon intègre la Compagnie du Capitaine Doumenc.
Dès mars 1945, le 49e RI est incorporé à la 3e DIA. Le 18 mars, la Compagnie Doumenc monte la garde le long du Rhin, dans le secteur de Fort-Louis. Les Allemands ne cessent de harceler les positions du 49e RI, par les tirs précis de 88 Pak / Flak. Cette situation durera jusqu’au 29 mars. A compter de cette date, le 1er Bataillon est relevé. Le Caporal Salmon quitte la France pour l’Allemagne et la ville de Spire. C’est le début de la campagne outre-rhin qui prendra fin le 8 mai 1945.
Si vous souhaitez en connaître plus sur l’historique du Corps Franc Pommiès, je vous conseille vivement de consulter le remarquable site de M.Yves Salmon : http://cfp49.ri.free.fr/
D’autre part, vous pouvez également consulter le site plus personnel de M. Yves Salmon : http://papymac.free.fr/
Enfin, je tenais à vivement remercier M. Yves Salmon de m’avoir autorisé à utiliser les documents et les photographies du site « cfp49.ri.free.fr » afin d’illustrer cet article.
vendredi 24 septembre 2010
Panzer Voran ! N°48
Bonjour à tous,
Je vous informe de la parution du nouveau numéro de la revue Panzer Voran ! N° 48.
Le seul magazine en langue française exclusivement consacré à l'étude des forces armées allemandes de la Seconde Guerre Mondiale.
Entièrement réalisé à l'aide des documents originaux des Archives militaires allemandes (Bundesarchiv-Miltärarchiv et Bundesarchiv-Bildarchiv)
Chaque numéro comprend plusieurs dizaines de documents
(organigrammes réels de combat : Kriegsgliederungen) et photographies inédites (dont plusieurs pleine page).
Pour en savoir plus sur « Panzer Voran ! » ou pour vous procurer cette remarquable revue, je vous invite à contacter son auteur à l’adresse suivante :
M. Alain Verwicht
132 Route de Bonnut
64300 SAINT-BOES
Alain.verwicht@orange.fr
Avec l’aimable autorisation de son auteur, voici la couverture du dernier numéro 48 de « Panzer Voran ! ».
D'autre part, nous venons de dépasser le cap des 4500 visiteurs. Je tenais donc à remercier les fidèles lecteurs de ce blog. Ainsi, depuis la création de ce site en mars 2010, vous avez rendu, au fil de vos visites sur les quelques pages de ce blog, un immence hommage aux « anciens » de cette unité aux parcours fort méconnus. Merci d’entretenir avec moi, ce travail de mémoire, merci pour eux !
Amicalement
David
Je vous informe de la parution du nouveau numéro de la revue Panzer Voran ! N° 48.
Le seul magazine en langue française exclusivement consacré à l'étude des forces armées allemandes de la Seconde Guerre Mondiale.
Entièrement réalisé à l'aide des documents originaux des Archives militaires allemandes (Bundesarchiv-Miltärarchiv et Bundesarchiv-Bildarchiv)
Chaque numéro comprend plusieurs dizaines de documents
(organigrammes réels de combat : Kriegsgliederungen) et photographies inédites (dont plusieurs pleine page).
Pour en savoir plus sur « Panzer Voran ! » ou pour vous procurer cette remarquable revue, je vous invite à contacter son auteur à l’adresse suivante :
M. Alain Verwicht
132 Route de Bonnut
64300 SAINT-BOES
Alain.verwicht@orange.fr
Avec l’aimable autorisation de son auteur, voici la couverture du dernier numéro 48 de « Panzer Voran ! ».
D'autre part, nous venons de dépasser le cap des 4500 visiteurs. Je tenais donc à remercier les fidèles lecteurs de ce blog. Ainsi, depuis la création de ce site en mars 2010, vous avez rendu, au fil de vos visites sur les quelques pages de ce blog, un immence hommage aux « anciens » de cette unité aux parcours fort méconnus. Merci d’entretenir avec moi, ce travail de mémoire, merci pour eux !
Amicalement
David
Libellés :
3e RCA,
3e Régiment de Chasseurs d'Afrique,
Panzer Voran
mercredi 22 septembre 2010
Opération du "Groupement Guibert"
Rappelons-nous, la veille, à Servance, le Lieutenant-colonel Fouchet, chef de Corps du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique, a été blessé au torse par des éclats d’obus. Celui-ci a été remplacé par le Lieutenant-colonel Guibert, commandant en second du 9e Régiment de Chasseurs d’Afrique. De ce fait, le Lieutenant-colonel Guibert prend la tête du « Groupement Fouchet », que nous nommerons dorénavant, le « Groupement Guibert ».
Au cours de la matinée du 7 octobre, l’action de l’ennemi se résume à quelques tirs d’artillerie et de mortiers sur la commune de Servance. Dès midi, le Lieutenant-colonel Guibert accueille à son PC, une estafette provenant du QG de la Division. Par l’ordre d’opération n° 2 émanant du Général Touzet du Vigier, commandant de la 1ère Division Blindée, le « Groupement Guibert » doit exploiter l’axe Servance – Château-Lambert, en empruntant les vallées de Servance, surnommées le « Trou de l’Enfer ». Simultanément, ledit groupement devra agir sur la ligne de crêtes : Col de la Motte des Deux Croix – Col des Croix – Col de la Tête d’Ours. Cette action permettra à la 1ère DB de déboucher sur le Ballon de Servance. Puis, en collaboration avec le CC1 du Général Sudre, qui mènera une action sur l’axe Ramonchamp - Château-Lambert, les éléments placés sous les ordres du Lieutenant-colonel Guibert devront occuper Château-Lambert et le Col de la Motte des Deux Croix, à hauteur de la Vierge des Neiges.
A 15h00, le mouvement commence. Le 1er Bataillon de Zouaves, aux ordres du Chef de Bataillon Barbier débute sa progression sur l’axe : Côte 710 – Côte 684. Les Zouaves ne rencontrent pas de résistance de la part de l’infanterie ennemie. Cependant, ils sont ralentis par les difficultés du terrain, très accidenté et fortement boisé. L’artillerie allemande ne se fait pas attendre et réagit immédiatement en ouvrant le feu sur les Zouaves.
Dans un même temps, ordre est donné au 2e Escadron du Capitaine Argoud de pousser une reconnaissance sur l’axe Servance – Le Haut du Them. Le 2e Peloton du Lieutenant Le Duc (temporairement aux ordres de l’Adjudant Jalabert, suite à la blessure par balle, le 4 octobre du lieutenant commandant ce peloton) est désigné pour prendre la tête de la patrouille. L’automitrailleuse « Jouinot-Gambetta » du Maréchal des Logis Robert Jouffrault prend la tête du convoi. Rapidement, les AM-M8 parviennent, sans contact avec l’ennemi, au carrefour de La Pille. De là, le Capitaine Argoud enjoint au 2e Peloton de rallier de Le Haut du Them en empruntant l’ancienne route qui passe par le hameau de la Roche d’Amont (276 – 243). La progression est lente, les Cavaliers du 2e Escadron devant déminer le chemin sous les obus des mortiers adverses. A hauteur de la lisière sud du village du Haut du Them, le 2e Peloton provisoirement aux ordres de l’Adjudant Jalabert, est violement pris à partie par des armes automatiques et par des tirs de mortiers. Le Cavalier Allal est blessé par un éclat. Sous le couvert de l’AM-M8 « D’Hautpoul », le Cavalier Allal est évacué, en jeep sur Servance. Malgré une vive riposte des Chasseurs d’Afrique, le 2e Escadron ne peut déboucher plus en avant. Une nouvelle fois, cet escadron éprouve la solidité du dispositif ennemi. A la nuit tombée, le Capitaine Argoud ordonne un repli sur le village des Grands Champs. Au préalable, celui-ci fait installer un barrage de mines au carrefour de La Pille.
Ce même jour, la Compagnie FFI de La Lance, du Bataillon Simonet de la Demi-brigade Du Passage (détachement De Clerck) du Corps Franc Pommies, reçoit pour mission d’atteindre le Haut du Them, en passant par la route de La Pille menant au hameau du Ménil d’Amont. Cette Compagnie FFI occupera cette localité avec le 2e Escadron du Capitaine Argoud. A 15h00, ce détachement quitte Magny-Maubert et se dirige sur son objectif. A proximité des premières maisons du hameau du Ménil d’Amont, les FFI sont rapidement pris pour cible par des mitrailleuses lourdes allemandes. Bientôt, l’infanterie ennemie attaque le flanc droit des FFI du Bataillon Simonet. La progression est stoppée nette. A la faveur de l’obscurité, la Compagnie de La Lance bat en retraite et se replie aux Grand Champs.
Une fois de plus, l’offensive pour la prise de Château-Lambert a été arrêtée par les forces allemandes solidement ancrés sur leurs positions.
De son côté, le 3e Escadron aux ordres du Capitaine Brisson, toujours stationné aux Evaudois, a reçu pour directive d’effectuer des liaisons avec le CC1 du Général Sudre. Cette mission revient au 2e Peloton.
Vers 15h30, le 2e Peloton aux ordres de l’Adjudant-chef Métayer quitte les Evaudois et prend la direction du village du Boulot. L’automitrailleuse « Nîmes » du Maréchal des Logis Vayssettes est en tête de la patrouille, suivie à distance respectable du l’AM-M8 « Nevers » du Maréchal des Logis Wininger. Peu après, la jonction est faite avec le Combat Command 1 et le 1er Peloton / 5e Escadron / 3e RCA du Lieutenant Brémon. De là, le 2e Peloton expédie une reconnaissance en jeeps vers Beulotte-Saint Laurent au PC du Capitaine André, cantonnement du 5e Escadron.
Tandis que le 1er Peloton du Sous-lieutenant Cros effectue des patrouilles dans le secteur des Evaudois, Magny-Maubert, Moiseaubeau et Goutte-Gehant.
Le 3e Peloton du Lieutenant Crinon est toujours détaché auprès du Combat Command 3.
Enfin, le 1er Escadron du Lieutenant Des Moutis demeure stationné à La Neuvelle.
Au cours de la matinée du 7 octobre, l’action de l’ennemi se résume à quelques tirs d’artillerie et de mortiers sur la commune de Servance. Dès midi, le Lieutenant-colonel Guibert accueille à son PC, une estafette provenant du QG de la Division. Par l’ordre d’opération n° 2 émanant du Général Touzet du Vigier, commandant de la 1ère Division Blindée, le « Groupement Guibert » doit exploiter l’axe Servance – Château-Lambert, en empruntant les vallées de Servance, surnommées le « Trou de l’Enfer ». Simultanément, ledit groupement devra agir sur la ligne de crêtes : Col de la Motte des Deux Croix – Col des Croix – Col de la Tête d’Ours. Cette action permettra à la 1ère DB de déboucher sur le Ballon de Servance. Puis, en collaboration avec le CC1 du Général Sudre, qui mènera une action sur l’axe Ramonchamp - Château-Lambert, les éléments placés sous les ordres du Lieutenant-colonel Guibert devront occuper Château-Lambert et le Col de la Motte des Deux Croix, à hauteur de la Vierge des Neiges.
A 15h00, le mouvement commence. Le 1er Bataillon de Zouaves, aux ordres du Chef de Bataillon Barbier débute sa progression sur l’axe : Côte 710 – Côte 684. Les Zouaves ne rencontrent pas de résistance de la part de l’infanterie ennemie. Cependant, ils sont ralentis par les difficultés du terrain, très accidenté et fortement boisé. L’artillerie allemande ne se fait pas attendre et réagit immédiatement en ouvrant le feu sur les Zouaves.
Dans un même temps, ordre est donné au 2e Escadron du Capitaine Argoud de pousser une reconnaissance sur l’axe Servance – Le Haut du Them. Le 2e Peloton du Lieutenant Le Duc (temporairement aux ordres de l’Adjudant Jalabert, suite à la blessure par balle, le 4 octobre du lieutenant commandant ce peloton) est désigné pour prendre la tête de la patrouille. L’automitrailleuse « Jouinot-Gambetta » du Maréchal des Logis Robert Jouffrault prend la tête du convoi. Rapidement, les AM-M8 parviennent, sans contact avec l’ennemi, au carrefour de La Pille. De là, le Capitaine Argoud enjoint au 2e Peloton de rallier de Le Haut du Them en empruntant l’ancienne route qui passe par le hameau de la Roche d’Amont (276 – 243). La progression est lente, les Cavaliers du 2e Escadron devant déminer le chemin sous les obus des mortiers adverses. A hauteur de la lisière sud du village du Haut du Them, le 2e Peloton provisoirement aux ordres de l’Adjudant Jalabert, est violement pris à partie par des armes automatiques et par des tirs de mortiers. Le Cavalier Allal est blessé par un éclat. Sous le couvert de l’AM-M8 « D’Hautpoul », le Cavalier Allal est évacué, en jeep sur Servance. Malgré une vive riposte des Chasseurs d’Afrique, le 2e Escadron ne peut déboucher plus en avant. Une nouvelle fois, cet escadron éprouve la solidité du dispositif ennemi. A la nuit tombée, le Capitaine Argoud ordonne un repli sur le village des Grands Champs. Au préalable, celui-ci fait installer un barrage de mines au carrefour de La Pille.
Ce même jour, la Compagnie FFI de La Lance, du Bataillon Simonet de la Demi-brigade Du Passage (détachement De Clerck) du Corps Franc Pommies, reçoit pour mission d’atteindre le Haut du Them, en passant par la route de La Pille menant au hameau du Ménil d’Amont. Cette Compagnie FFI occupera cette localité avec le 2e Escadron du Capitaine Argoud. A 15h00, ce détachement quitte Magny-Maubert et se dirige sur son objectif. A proximité des premières maisons du hameau du Ménil d’Amont, les FFI sont rapidement pris pour cible par des mitrailleuses lourdes allemandes. Bientôt, l’infanterie ennemie attaque le flanc droit des FFI du Bataillon Simonet. La progression est stoppée nette. A la faveur de l’obscurité, la Compagnie de La Lance bat en retraite et se replie aux Grand Champs.
Une fois de plus, l’offensive pour la prise de Château-Lambert a été arrêtée par les forces allemandes solidement ancrés sur leurs positions.
De son côté, le 3e Escadron aux ordres du Capitaine Brisson, toujours stationné aux Evaudois, a reçu pour directive d’effectuer des liaisons avec le CC1 du Général Sudre. Cette mission revient au 2e Peloton.
Vers 15h30, le 2e Peloton aux ordres de l’Adjudant-chef Métayer quitte les Evaudois et prend la direction du village du Boulot. L’automitrailleuse « Nîmes » du Maréchal des Logis Vayssettes est en tête de la patrouille, suivie à distance respectable du l’AM-M8 « Nevers » du Maréchal des Logis Wininger. Peu après, la jonction est faite avec le Combat Command 1 et le 1er Peloton / 5e Escadron / 3e RCA du Lieutenant Brémon. De là, le 2e Peloton expédie une reconnaissance en jeeps vers Beulotte-Saint Laurent au PC du Capitaine André, cantonnement du 5e Escadron.
Tandis que le 1er Peloton du Sous-lieutenant Cros effectue des patrouilles dans le secteur des Evaudois, Magny-Maubert, Moiseaubeau et Goutte-Gehant.
Le 3e Peloton du Lieutenant Crinon est toujours détaché auprès du Combat Command 3.
Enfin, le 1er Escadron du Lieutenant Des Moutis demeure stationné à La Neuvelle.
lundi 20 septembre 2010
6 octobre 1944
Le 6 octobre 1944, les conditions climatiques n’ont guère changé. Une pluie glaciale tombe sans discontinuée, la brume matinale a fait son apparition. L’automne semble s’être installé dans les contreforts des Vosges Saônoises. Le système défensif du « Groupement Fouchet » est remanié.
Au petit matin, la Demi-brigade Pont du Corps Franc Pommiès, cantonnée à Servance, est relevée par les FFI du Bataillon Simonet, affectés à la Demi-brigade du Passage du détachement De Clerck du Corps Franc Pommiès. Aussitôt, le Lieutenant-colonel Fouchet, chef de Corps du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique, enjoint à une section de FFI de la Compagnie La Lance de se porter à Magny - Maubert afin de soutenir le 1er Peloton du Sous-lieutenant Cros / 3e Escadron / 3e RCA. Dans un même temps, une compagnie FFI du Bataillon Simonet est envoyée sur la localité de La Fache pour y renforcer le dispositif défensif des éléments présents du 1er Bataillon de Zouaves.
Ce jour, ordre est donné au 4e Escadron du Capitaine Dumont d’expédier un peloton de chars légers M5 A1 aux Grands Champs pour soutenir les Zouaves de la 3e Compagnie du Capitaine Vianne.
Dans la matinée, le Lieutenant-colonel Fouchet donne ordre à un peloton de Sherman du 4e Escadron / 2e RCA de se rendre à la localité du Menisot et d’embosser ses chars aux sorties du hameau. Les Tank Destroyer M10 du 4e Escadron / 9e RCA doivent, quant à eux, se positionner au niveau du cimetière de Servance.
Ce même jour, le 3e Escadron aux ordres du Capitaine Brisson a pour mission de faire la liaison entre tous les détachements du « Groupement Fouchet ». Une patrouille légère du 2e Peloton de l’Adjudant-chef Métayer est envoyée pour prendre contact avec le 5e Escadron du capitaine André et le Combat Command 1. Une reconnaissance du 1er Peloton du Sous-lieutenant Cros est expédié de Magny – Maubert vers la côte 710 afin d’y prendre liaison avec les Zouaves du 1er bataillon.
Vers 16h00, deux AM-M8 du 2e Peloton et deux jeeps sont dirigées vers l’itinéraire : Les Evaudois – Les Breuchots – Les Grilloux – La Pommeraye – La Breuche – Le Faysllis – Belote – La Guillaune – La Mer. Malheureusement, l’itinéraire est impraticable à tous véhicules à partir de Le Faysllis. Dans un même temps, les automitrailleuses « Nevers » et « Nîmes » partent patrouiller sur l’axe : Les Evaudois – Les Granges des Evaudois – Le Mont André. Mais le résultat est similaire, les chemins sont impraticables même pour les jeeps.
Vers 22h00, lors d’une reconnaissance au profit du Combat Command 3 en direction de Servanceuil, l’AM-M8 « Blois » du 3e Peloton du Lieutenant Crinon explose sur une mine. Fort heureusement, l’équipage est sain et sauf.
A 19h00, la 3e Compagnie du 1er bataillon de Zouaves aux ordres du Capitaine Vianne et le 1er Peloton du Lieutenant Jacques Gros du 4e Escadron / 3e RCA, sont soumis à une violente contre-attaque allemande. En effet, l’ennemi, à la faveur de l’obscurité, en a profité pour mener une tentative d’encerclement du village des Grands Champs. Les chars légers M5 A1 « Hoche », « Kléber » et « Marceau », embossés aux sorties nord du village parviennent à endiguer l’avance de l’infanterie allemande. Tandis que les chars « Masséna » et « Bonaparte » et deux sections de Zouaves stoppent la progression ennemie sur le flanc droit. De son PC situé au centre du bourg, le Capitaine Vianne demande un appui d’artillerie. Bientôt, les canons de la 4e Batterie du IIe Groupe / 68e RAA du Capitaine Coudert, entrent en action. Les premiers obus explosent à proximité de l’orée du bois, semant la mort parmi les grenadiers allemands. L’ennemi se regroupe et tente une nouvelle offensive. Mais devant l’intensité de la riposte des chars du 1er Peloton et des Zouaves, ceux-ci battent en retraite et retournent se mettre à l’abri dans les bois. L’artillerie du 68e RAA continue à harceler les allemands.
Simultanément, l’artillerie allemande déclenche un violent pilonnage sur la ville de Servance et mène une contre-attaque. Celle-ci est rapidement endiguée par l’importante garnison stationnée en ce lieu. Les obus pleuvent littéralement sur le centre du bourg. Le poste de commandement du 3e RCA est pris pour cible. Le Cavalier Queniart et le Brigadier Pelissier de l’Escadron Hors Rang sont mortellement touchés par des éclats d’obus. La situation demeure confuse. Se croyant à l’abri sous le porche d’une maison, le Cavalier Damien Adrover s’écroule tué net. Soudainement, une violente explosion se fait entendre à la mairie de Servance. Le Brigadier Morizet, le Cavalier Bagur Gabriel sont gravement blessés. Le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique vient de perdre son chef de Corps. En effet, le Lieutenant-colonel Fouchet est blessé à la poitrine par un éclat d’obus. Nouvelle déflagration, le Cavalier Robert Gillet, affecté au 2e Escadron, est atteint à son tour par un éclat. Après cette courte et violente action, le calme revient dans la bourgade. Immédiatement, le Commandant Jacques Gentien prend les rênes du 3e RCA et informe le QG du Général Touzet du Vigier. Le Chef de Bataillon Barbier du 1er Zouaves assurera provisoirement le commandement du « Groupement Fouchet ». Les blessés sont envoyés à l’hôpital 421 de Lure.
A 23h00, le Lieutenant-colonel Guibert du 9e RCA reprend le commandement du « Groupement Fouchet ».
Durant la nuit, à l’hôpital de Lure, le Cavalier Gabriel Bagur succombera à ses blessures.
Le Cavalier Damien Adrover était né le 27 janvier 1912 à Zéralda (Algérie).
Le Cavalier Queniart Jacques était né le 14 août 1923 à Lailly (Pas-de-Calais).
Le Cavalier Gillet Robert était né le 12 juin 1923 à Oran (Algérie).
Le Cavalier Gabriel Bagur était né le 14 février 1909 à Birkadem (Algérie).
Le Brigadier François Pelissier était né le 27 janvier 1919 à Alger.
Au petit matin, la Demi-brigade Pont du Corps Franc Pommiès, cantonnée à Servance, est relevée par les FFI du Bataillon Simonet, affectés à la Demi-brigade du Passage du détachement De Clerck du Corps Franc Pommiès. Aussitôt, le Lieutenant-colonel Fouchet, chef de Corps du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique, enjoint à une section de FFI de la Compagnie La Lance de se porter à Magny - Maubert afin de soutenir le 1er Peloton du Sous-lieutenant Cros / 3e Escadron / 3e RCA. Dans un même temps, une compagnie FFI du Bataillon Simonet est envoyée sur la localité de La Fache pour y renforcer le dispositif défensif des éléments présents du 1er Bataillon de Zouaves.
Ce jour, ordre est donné au 4e Escadron du Capitaine Dumont d’expédier un peloton de chars légers M5 A1 aux Grands Champs pour soutenir les Zouaves de la 3e Compagnie du Capitaine Vianne.
Dans la matinée, le Lieutenant-colonel Fouchet donne ordre à un peloton de Sherman du 4e Escadron / 2e RCA de se rendre à la localité du Menisot et d’embosser ses chars aux sorties du hameau. Les Tank Destroyer M10 du 4e Escadron / 9e RCA doivent, quant à eux, se positionner au niveau du cimetière de Servance.
Ce même jour, le 3e Escadron aux ordres du Capitaine Brisson a pour mission de faire la liaison entre tous les détachements du « Groupement Fouchet ». Une patrouille légère du 2e Peloton de l’Adjudant-chef Métayer est envoyée pour prendre contact avec le 5e Escadron du capitaine André et le Combat Command 1. Une reconnaissance du 1er Peloton du Sous-lieutenant Cros est expédié de Magny – Maubert vers la côte 710 afin d’y prendre liaison avec les Zouaves du 1er bataillon.
Vers 16h00, deux AM-M8 du 2e Peloton et deux jeeps sont dirigées vers l’itinéraire : Les Evaudois – Les Breuchots – Les Grilloux – La Pommeraye – La Breuche – Le Faysllis – Belote – La Guillaune – La Mer. Malheureusement, l’itinéraire est impraticable à tous véhicules à partir de Le Faysllis. Dans un même temps, les automitrailleuses « Nevers » et « Nîmes » partent patrouiller sur l’axe : Les Evaudois – Les Granges des Evaudois – Le Mont André. Mais le résultat est similaire, les chemins sont impraticables même pour les jeeps.
Vers 22h00, lors d’une reconnaissance au profit du Combat Command 3 en direction de Servanceuil, l’AM-M8 « Blois » du 3e Peloton du Lieutenant Crinon explose sur une mine. Fort heureusement, l’équipage est sain et sauf.
A 19h00, la 3e Compagnie du 1er bataillon de Zouaves aux ordres du Capitaine Vianne et le 1er Peloton du Lieutenant Jacques Gros du 4e Escadron / 3e RCA, sont soumis à une violente contre-attaque allemande. En effet, l’ennemi, à la faveur de l’obscurité, en a profité pour mener une tentative d’encerclement du village des Grands Champs. Les chars légers M5 A1 « Hoche », « Kléber » et « Marceau », embossés aux sorties nord du village parviennent à endiguer l’avance de l’infanterie allemande. Tandis que les chars « Masséna » et « Bonaparte » et deux sections de Zouaves stoppent la progression ennemie sur le flanc droit. De son PC situé au centre du bourg, le Capitaine Vianne demande un appui d’artillerie. Bientôt, les canons de la 4e Batterie du IIe Groupe / 68e RAA du Capitaine Coudert, entrent en action. Les premiers obus explosent à proximité de l’orée du bois, semant la mort parmi les grenadiers allemands. L’ennemi se regroupe et tente une nouvelle offensive. Mais devant l’intensité de la riposte des chars du 1er Peloton et des Zouaves, ceux-ci battent en retraite et retournent se mettre à l’abri dans les bois. L’artillerie du 68e RAA continue à harceler les allemands.
Simultanément, l’artillerie allemande déclenche un violent pilonnage sur la ville de Servance et mène une contre-attaque. Celle-ci est rapidement endiguée par l’importante garnison stationnée en ce lieu. Les obus pleuvent littéralement sur le centre du bourg. Le poste de commandement du 3e RCA est pris pour cible. Le Cavalier Queniart et le Brigadier Pelissier de l’Escadron Hors Rang sont mortellement touchés par des éclats d’obus. La situation demeure confuse. Se croyant à l’abri sous le porche d’une maison, le Cavalier Damien Adrover s’écroule tué net. Soudainement, une violente explosion se fait entendre à la mairie de Servance. Le Brigadier Morizet, le Cavalier Bagur Gabriel sont gravement blessés. Le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique vient de perdre son chef de Corps. En effet, le Lieutenant-colonel Fouchet est blessé à la poitrine par un éclat d’obus. Nouvelle déflagration, le Cavalier Robert Gillet, affecté au 2e Escadron, est atteint à son tour par un éclat. Après cette courte et violente action, le calme revient dans la bourgade. Immédiatement, le Commandant Jacques Gentien prend les rênes du 3e RCA et informe le QG du Général Touzet du Vigier. Le Chef de Bataillon Barbier du 1er Zouaves assurera provisoirement le commandement du « Groupement Fouchet ». Les blessés sont envoyés à l’hôpital 421 de Lure.
A 23h00, le Lieutenant-colonel Guibert du 9e RCA reprend le commandement du « Groupement Fouchet ».
Durant la nuit, à l’hôpital de Lure, le Cavalier Gabriel Bagur succombera à ses blessures.
Le Cavalier Damien Adrover était né le 27 janvier 1912 à Zéralda (Algérie).
Le Cavalier Queniart Jacques était né le 14 août 1923 à Lailly (Pas-de-Calais).
Le Cavalier Gillet Robert était né le 12 juin 1923 à Oran (Algérie).
Le Cavalier Gabriel Bagur était né le 14 février 1909 à Birkadem (Algérie).
Le Brigadier François Pelissier était né le 27 janvier 1919 à Alger.
vendredi 17 septembre 2010
5 octobre 1944
Le 5 octobre, le dispositif défensif du « Groupement Fouchet », prescrit la veille au soir, est terminé dans le courant de la matinée.
A Servance, le « Groupement Lambilly » (4e Escadron / 2e RCA et Peloton Follin du 4e Escadron / 9e RCA) assure la protection de cette ville. Ce détachement a reçu comme consigne d’appuyer de ses feux, la progression du 1er Bataillon de Zouaves, et éventuellement de parer à une contre-attaque de chars ennemis sur l’axe : Servance – Château-Lambert.
Quant au 2e Escadron aux ordres du Capitaine Argoud, cet escadron est mis en réserve à Servance, mais demeure en état d’alerte et doit être prêt à intervenir sur l’axe : Servance – Le Thillot. Les Cavaliers du 2e Escadron vont pouvoir panser leurs blessures et entretenir leurs véhicules qui ont soufferts lors de l’affrontement du carrefour de La Tille.
AM-M8 affectée au 3e Peloton / 2e Escadron. A noter à droite de la photographie, une colonne de prisonniers allemands surveillée par des cavaliers du 3e RCA.
Ce même jour, à 11h00, ordre est donné au 3e Escadron du Capitaine Brisson de quitter la sortie sud de Servance et de se rendre dans les plus brefs délais, au carrefour des Evaudois. Le 3e Escadron aura pour mission de protéger le flanc gauche du dispositif, en occupant le secteur des Evaudois et les abords immédiats de Magny-Maubert. A destination, le Capitaine commandant cet escadron enjoint des directives. Le PHR s’installe dans la localité des Evaudois, tandis que le 2e peloton de l’Adjudant-chef Métayer embosse ses automitrailleuses et ses véhicules au carrefour des Evaudois, situé à quelques encablures du village.
A 14h15, le 3e Peloton aux ordres du Lieutenant Crinon est envoyé à Beulotte – St-Laurent afin de prendre liaison auprès des éléments de reconnaissance du Combat Command 1, à savoir le 5e Escadron du Capitaine André. Ceux-ci retrouvent leurs camarades du 5e Escadron à Le Baudot. Dans un même temps, le 1er Peloton du Sous-lieutenant Cros est expédié à Magny-Maubert afin d’occuper cette localité. De là, vers 16h00, le Sous-lieutenant Cros envoie une patrouille composée de deux AM-M8 vers le village de Moiseaubeau. Une autre patrouille est expédiée en direction du village du Grilloux, au cœur du plateau des mille étangs, puis à la Rocholle, aux Viaux et aux Rouillons. A 18h00, ce peloton est rejoint par une quarantaine de FFI du Corps Franc Pommiès venus en renfort.
Enfin, le Capitaine Brisson envoie une patrouille à pied dans le secteur tenu par des éléments du 1er Bataillon de Zouaves, dans les hauteurs ouest et nord-ouest de Servance.
Ce même jour, le Lieutenant-colonel Fouchet enjoint à deux sections du 1er Bataillon de Zouaves de pousser une reconnaissance dans les environs du village des Grands Champs. Dès 8h00, la colonne quitte cette localité et se met en marche. A 10h00, celle-ci parvient à hauteur de Menil d’Aval (Haute Saône), après une brève pause en compagnie des villageois, les Zouaves se remettent en route. Non loin de là, ceux-ci découvrent un campement allemand abandonné, les Zouaves dénombrent 80 fusils dont les culasses ont été retirées, des vivres et des paquetages. Vers 13h00, les deux sections atteignent le sommet de la côte 710.
Enfin, la section du 88e Bataillon de Génie est mise en réserve à Servance, la Compagnie du Génie 151 / 4 est en réserve à Ternuay, le 4e Escadron / 3e RCA stationne en réserve à Montandré. Quant à la 4e Batterie du Groupement II / 68e Régiment d’Artillerie, celle-ci est situé sur la côte 413, à 1km de Servance.
A Servance, le « Groupement Lambilly » (4e Escadron / 2e RCA et Peloton Follin du 4e Escadron / 9e RCA) assure la protection de cette ville. Ce détachement a reçu comme consigne d’appuyer de ses feux, la progression du 1er Bataillon de Zouaves, et éventuellement de parer à une contre-attaque de chars ennemis sur l’axe : Servance – Château-Lambert.
Quant au 2e Escadron aux ordres du Capitaine Argoud, cet escadron est mis en réserve à Servance, mais demeure en état d’alerte et doit être prêt à intervenir sur l’axe : Servance – Le Thillot. Les Cavaliers du 2e Escadron vont pouvoir panser leurs blessures et entretenir leurs véhicules qui ont soufferts lors de l’affrontement du carrefour de La Tille.
AM-M8 affectée au 3e Peloton / 2e Escadron. A noter à droite de la photographie, une colonne de prisonniers allemands surveillée par des cavaliers du 3e RCA.
Ce même jour, à 11h00, ordre est donné au 3e Escadron du Capitaine Brisson de quitter la sortie sud de Servance et de se rendre dans les plus brefs délais, au carrefour des Evaudois. Le 3e Escadron aura pour mission de protéger le flanc gauche du dispositif, en occupant le secteur des Evaudois et les abords immédiats de Magny-Maubert. A destination, le Capitaine commandant cet escadron enjoint des directives. Le PHR s’installe dans la localité des Evaudois, tandis que le 2e peloton de l’Adjudant-chef Métayer embosse ses automitrailleuses et ses véhicules au carrefour des Evaudois, situé à quelques encablures du village.
A 14h15, le 3e Peloton aux ordres du Lieutenant Crinon est envoyé à Beulotte – St-Laurent afin de prendre liaison auprès des éléments de reconnaissance du Combat Command 1, à savoir le 5e Escadron du Capitaine André. Ceux-ci retrouvent leurs camarades du 5e Escadron à Le Baudot. Dans un même temps, le 1er Peloton du Sous-lieutenant Cros est expédié à Magny-Maubert afin d’occuper cette localité. De là, vers 16h00, le Sous-lieutenant Cros envoie une patrouille composée de deux AM-M8 vers le village de Moiseaubeau. Une autre patrouille est expédiée en direction du village du Grilloux, au cœur du plateau des mille étangs, puis à la Rocholle, aux Viaux et aux Rouillons. A 18h00, ce peloton est rejoint par une quarantaine de FFI du Corps Franc Pommiès venus en renfort.
Enfin, le Capitaine Brisson envoie une patrouille à pied dans le secteur tenu par des éléments du 1er Bataillon de Zouaves, dans les hauteurs ouest et nord-ouest de Servance.
Ce même jour, le Lieutenant-colonel Fouchet enjoint à deux sections du 1er Bataillon de Zouaves de pousser une reconnaissance dans les environs du village des Grands Champs. Dès 8h00, la colonne quitte cette localité et se met en marche. A 10h00, celle-ci parvient à hauteur de Menil d’Aval (Haute Saône), après une brève pause en compagnie des villageois, les Zouaves se remettent en route. Non loin de là, ceux-ci découvrent un campement allemand abandonné, les Zouaves dénombrent 80 fusils dont les culasses ont été retirées, des vivres et des paquetages. Vers 13h00, les deux sections atteignent le sommet de la côte 710.
Enfin, la section du 88e Bataillon de Génie est mise en réserve à Servance, la Compagnie du Génie 151 / 4 est en réserve à Ternuay, le 4e Escadron / 3e RCA stationne en réserve à Montandré. Quant à la 4e Batterie du Groupement II / 68e Régiment d’Artillerie, celle-ci est situé sur la côte 413, à 1km de Servance.
mercredi 15 septembre 2010
L'opération du "Groupement Fouchet"
Ce mercredi 4 octobre 1944, le « Groupement Fouchet », en collaboration avec le « Groupement Durosoy » venant de Corravillers, a pour mission, dans un premier temps, de s’emparer de la crête de Château - Lambert. Puis le détachement Fouchet devra nettoyer et occuper la ville de Le Thillot, et de là, pousser des reconnaissances en direction des villages de Cornimont et de Bussang.
Simultanément, le 2e Escadron aux ordres du Capitaine Argoud doit mettre la main sur le carrefour de La Pille, s’emparer de la localité du Haut du Them, et enfin, exploiter le secteur en direction de Château – Lambert. Afin de mener à bien cette mission, le 2e Escadron est renforcé par les deux bataillons FFI de la Demi-brigade Pont, d’une section du 88e Bataillon de Génie et des 3 obusiers Howitzer du 3e Escadron / 3e RCA.
Dès 6h30, le Lieutenant-colonel Fouchet donne le signal du départ aux différents éléments placés sous ses ordres.
Immédiatement, les automitrailleuses du Capitaine Argoud font mouvement. Les FFI du groupement Pont sont disposés à droite de la route et avancent en file indienne. Mais vers 7h00, au niveau du village des Grands Champs, ces éléments sont stoppés par une vive résistance ennemie. En effet, l’infanterie allemande est dispersée et enterrée dans les bois situés de part et d’autre de la route. Les premiers obus de mortiers explosent à proximité des troupes françaises. Quelques FFI s’écroulent, blessés par des éclats, ils sont expédiés à Servance pour recevoir les premiers soins. Rapidement, le Capitaine Argoud enjoint ses ordres. Les AM-M8 « Margueritte » et « De Gironde », du 3e Peloton de l’Aspirant Rossignol, ouvrent le feu. L’automitrailleuse « Jouinot - Gambetta », du 2e Peloton du Lieutenant Le Duc, parvient à détruire le mortier. Les AM-M8 parviennent lentement à progresser, appuyées par les FFI, et réussissent à déloger les Allemands, ceux-ci prenant la fuite à travers le bois.
La lente progression reprend. Le 3e Peloton de l’Aspirant Rossignol prend la tête du détachement. Après avoir parcouru quelques kilomètres, le 2e Escadron se trouve aux abords du carrefour de La Pille. Aussitôt, les Chasseurs d’Afrique et les FFI sont accueillis par un feu nourrit d’armes automatiques et de grenades. Le Cavalier Pollart s’écroule mortellement atteint. Les balles ricochent sur le blindage des véhicules. Soudainement, le Cavalier Mavuli se courbe, gravement blessé par une rafale. Celui-ci est immédiatement mis à l’abri derrière l’AM-M8 de tête. La route est minée, empêchant toute avance pour les automitrailleuses. Après un bref moment de flottement, les Cavaliers du 2e Escadron réagissent vivement. Le Capitaine Argoud demande du soutien aux chars Sherman du 4e Escadron / 2e RCA aux ordres du Capitaine Lambilly, installés à Servance. Par l’appui des feux de leurs canons, ceux-ci doivent appuyer la progression des démineurs du 88e Génie. Dans un même temps, le Capitaine commandant le 2e Escadron ordonne aux deux bataillons FFI de se scinder, chaque bataillon devant progresser de part et d’autre de la route, à l’orée du bois. Vers 14h00, la Demi-brigade Pont a atteint le village de La Roche d’Amont.
Tandis que les combats, au carrefour de La Pille, font toujours rages, les braves démineurs de la section du génie parviennent, tant bien que mal, à dégager la route. Sous une pluie battante, les automitrailleuses entreprennent la prise du carrefour. Les AM-M8 s’élancent, prennent de la vitesse et parviennent à détruire un premier nœud de résistance ennemi.
L’Aspirant Didier Rossignol est blessé, en haut de la tourelle de son AM-M8 « De Gironde », ainsi que le Cavalier Georges Reboux.
Malgré de sévères pertes, l’infanterie allemande s’accroche sur ses positions et résiste aux assauts des cavaliers français et aux pilonnages des chars du 2e RCA. Bientôt, se voyant submerger, l’ennemi décroche, laissant sur le terrain de nombreux corps inertes. Les Chasseurs d’Afrique ont réussi la première partie de leur mission. Au cours de l’affrontement, le Lieutenant Le Duc est blessé à la cuisse, mais poursuit le commandement de son 2e Peloton jusqu’au soir. Le Brigadier-chef Joseph Matta est grièvement blessé aux yeux et perdra la vue.
Malheureusement, le 2e Escadron ne peut déboucher plus en avant, et demeure au carrefour de La Pille. Les routes minées, la pluie abondante, l’artillerie allemande et l’infanterie ennemie omniprésente ont stoppé la progression du détachement du Capitaine Argoud. A la tombée de la nuit, tous ces éléments reçoivent l’ordre de se replier sur le village des Grands Champs et d’établir une ligne défensive.
Ce même jour, la 3e Compagnie du 1er Bataillon de Zouaves, aux ordres du Capitaine Vianne, reçoit pour directive de nettoyer la ligne de crêtes – Côte 710, Côte 684 – et de prendre liaison avec le « détachement Argoud », à hauteur de La Pille.
Dès 6h30, les Zouaves de la 3e Compagnie quittent Servanceuil. Ils sont aussitôt rejoints par le 1er Peloton du 2e Escadron / 3e RCA, du Lieutenant Robert Blasselle. Les automitrailleuses de ce peloton devront couvrir la progression des Zouaves. Peu après, le Lieutenant Blasselle embosse les AM-M8 et dirige les canons de 37 en direction des pentes de la Côte 710.
L’avancée des Zouaves dans la forêt de résineux est lente. La pluie battante et la brume épaisse ralentissent considérablement la cadence. Après un bref accrochage, les Zouaves du Capitaine Vianne atteignent le sommet de la Côte 710. Ceux-ci réussissant même à faire des prisonniers.
Vers 13h00, la 3e Compagnie parvient au village du Mesnil d’Aval. De là, le Capitaine commandant la compagnie de Zouaves, envoie des agents de liaison auprès du Capitaine Argoud, aux environs du carrefour de La Pille. Dès 14h00, les Zouaves reprennent la progression vers la Côte 684. Ces éléments sont rapidement et sérieusement accrochés par une forte concentration ennemie. Les Zouaves ne peuvent plus avancer. L’Artillerie allemande entre en action, semant la peur et la mort parmi les soldats français. Ceux-ci sont cloués au sol. Le temps passe lentement. Les canons de 37 des AM-M8 ne peuvent grand chose pour eux. Devant un tel désastre, le Capitaine Vianne enjoint à ses hommes de décrocher et de se regrouper à hauteur du Mesnil d’Aval. A destination, ils sont soutenus par le 1er Peloton du Lieutenant Blasselle. Ce détachement s’installe en position défensive.
Vers 19h30, le Lieutenant-colonel Fouchet reçoit l’ordre d’opérations n° 2 / GA, émanant du Général Touzet du Vigier. Celui-ci stipule que le « Groupement Fouchet » doit cesser l’offensive et établir un front défensif et parer à toute contre-attaque allemande.
Cette ligne défensive devra se positionner en face du fort de Château – Lambert, sur un axe entre Magny Maubert, La Pille et La Fache.
Le Lieutenant-colonel commandant le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique ordonne au Capitaine de Lambilly (4e escadron / 2e RCA) et au Peloton Follin (4e escadron / 9e RCA) d’assurer la défense de Servance. Ils seront soutenus par des éléments FFI de la Demi-brigade Pont.
D’autre part, le commandement du 3e RCA perçoit en renfort, l’intégralité du 1er Bataillon de Zouaves, aux ordres du Chef de Bataillons Barbier. Ce bataillon sera échelonné sur toutes les positions défensives.
Enfin, le 3e Escadron du Capitaine Brisson, le 4e Escadron du Capitaine Dumont, la Compagnie du Génie 151 / 4 sont restés en réserve toute la journée.
Simultanément, le 2e Escadron aux ordres du Capitaine Argoud doit mettre la main sur le carrefour de La Pille, s’emparer de la localité du Haut du Them, et enfin, exploiter le secteur en direction de Château – Lambert. Afin de mener à bien cette mission, le 2e Escadron est renforcé par les deux bataillons FFI de la Demi-brigade Pont, d’une section du 88e Bataillon de Génie et des 3 obusiers Howitzer du 3e Escadron / 3e RCA.
Dès 6h30, le Lieutenant-colonel Fouchet donne le signal du départ aux différents éléments placés sous ses ordres.
Immédiatement, les automitrailleuses du Capitaine Argoud font mouvement. Les FFI du groupement Pont sont disposés à droite de la route et avancent en file indienne. Mais vers 7h00, au niveau du village des Grands Champs, ces éléments sont stoppés par une vive résistance ennemie. En effet, l’infanterie allemande est dispersée et enterrée dans les bois situés de part et d’autre de la route. Les premiers obus de mortiers explosent à proximité des troupes françaises. Quelques FFI s’écroulent, blessés par des éclats, ils sont expédiés à Servance pour recevoir les premiers soins. Rapidement, le Capitaine Argoud enjoint ses ordres. Les AM-M8 « Margueritte » et « De Gironde », du 3e Peloton de l’Aspirant Rossignol, ouvrent le feu. L’automitrailleuse « Jouinot - Gambetta », du 2e Peloton du Lieutenant Le Duc, parvient à détruire le mortier. Les AM-M8 parviennent lentement à progresser, appuyées par les FFI, et réussissent à déloger les Allemands, ceux-ci prenant la fuite à travers le bois.
La lente progression reprend. Le 3e Peloton de l’Aspirant Rossignol prend la tête du détachement. Après avoir parcouru quelques kilomètres, le 2e Escadron se trouve aux abords du carrefour de La Pille. Aussitôt, les Chasseurs d’Afrique et les FFI sont accueillis par un feu nourrit d’armes automatiques et de grenades. Le Cavalier Pollart s’écroule mortellement atteint. Les balles ricochent sur le blindage des véhicules. Soudainement, le Cavalier Mavuli se courbe, gravement blessé par une rafale. Celui-ci est immédiatement mis à l’abri derrière l’AM-M8 de tête. La route est minée, empêchant toute avance pour les automitrailleuses. Après un bref moment de flottement, les Cavaliers du 2e Escadron réagissent vivement. Le Capitaine Argoud demande du soutien aux chars Sherman du 4e Escadron / 2e RCA aux ordres du Capitaine Lambilly, installés à Servance. Par l’appui des feux de leurs canons, ceux-ci doivent appuyer la progression des démineurs du 88e Génie. Dans un même temps, le Capitaine commandant le 2e Escadron ordonne aux deux bataillons FFI de se scinder, chaque bataillon devant progresser de part et d’autre de la route, à l’orée du bois. Vers 14h00, la Demi-brigade Pont a atteint le village de La Roche d’Amont.
Tandis que les combats, au carrefour de La Pille, font toujours rages, les braves démineurs de la section du génie parviennent, tant bien que mal, à dégager la route. Sous une pluie battante, les automitrailleuses entreprennent la prise du carrefour. Les AM-M8 s’élancent, prennent de la vitesse et parviennent à détruire un premier nœud de résistance ennemi.
L’Aspirant Didier Rossignol est blessé, en haut de la tourelle de son AM-M8 « De Gironde », ainsi que le Cavalier Georges Reboux.
Malgré de sévères pertes, l’infanterie allemande s’accroche sur ses positions et résiste aux assauts des cavaliers français et aux pilonnages des chars du 2e RCA. Bientôt, se voyant submerger, l’ennemi décroche, laissant sur le terrain de nombreux corps inertes. Les Chasseurs d’Afrique ont réussi la première partie de leur mission. Au cours de l’affrontement, le Lieutenant Le Duc est blessé à la cuisse, mais poursuit le commandement de son 2e Peloton jusqu’au soir. Le Brigadier-chef Joseph Matta est grièvement blessé aux yeux et perdra la vue.
Malheureusement, le 2e Escadron ne peut déboucher plus en avant, et demeure au carrefour de La Pille. Les routes minées, la pluie abondante, l’artillerie allemande et l’infanterie ennemie omniprésente ont stoppé la progression du détachement du Capitaine Argoud. A la tombée de la nuit, tous ces éléments reçoivent l’ordre de se replier sur le village des Grands Champs et d’établir une ligne défensive.
Ce même jour, la 3e Compagnie du 1er Bataillon de Zouaves, aux ordres du Capitaine Vianne, reçoit pour directive de nettoyer la ligne de crêtes – Côte 710, Côte 684 – et de prendre liaison avec le « détachement Argoud », à hauteur de La Pille.
Dès 6h30, les Zouaves de la 3e Compagnie quittent Servanceuil. Ils sont aussitôt rejoints par le 1er Peloton du 2e Escadron / 3e RCA, du Lieutenant Robert Blasselle. Les automitrailleuses de ce peloton devront couvrir la progression des Zouaves. Peu après, le Lieutenant Blasselle embosse les AM-M8 et dirige les canons de 37 en direction des pentes de la Côte 710.
L’avancée des Zouaves dans la forêt de résineux est lente. La pluie battante et la brume épaisse ralentissent considérablement la cadence. Après un bref accrochage, les Zouaves du Capitaine Vianne atteignent le sommet de la Côte 710. Ceux-ci réussissant même à faire des prisonniers.
Vers 13h00, la 3e Compagnie parvient au village du Mesnil d’Aval. De là, le Capitaine commandant la compagnie de Zouaves, envoie des agents de liaison auprès du Capitaine Argoud, aux environs du carrefour de La Pille. Dès 14h00, les Zouaves reprennent la progression vers la Côte 684. Ces éléments sont rapidement et sérieusement accrochés par une forte concentration ennemie. Les Zouaves ne peuvent plus avancer. L’Artillerie allemande entre en action, semant la peur et la mort parmi les soldats français. Ceux-ci sont cloués au sol. Le temps passe lentement. Les canons de 37 des AM-M8 ne peuvent grand chose pour eux. Devant un tel désastre, le Capitaine Vianne enjoint à ses hommes de décrocher et de se regrouper à hauteur du Mesnil d’Aval. A destination, ils sont soutenus par le 1er Peloton du Lieutenant Blasselle. Ce détachement s’installe en position défensive.
Vers 19h30, le Lieutenant-colonel Fouchet reçoit l’ordre d’opérations n° 2 / GA, émanant du Général Touzet du Vigier. Celui-ci stipule que le « Groupement Fouchet » doit cesser l’offensive et établir un front défensif et parer à toute contre-attaque allemande.
Cette ligne défensive devra se positionner en face du fort de Château – Lambert, sur un axe entre Magny Maubert, La Pille et La Fache.
Le Lieutenant-colonel commandant le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique ordonne au Capitaine de Lambilly (4e escadron / 2e RCA) et au Peloton Follin (4e escadron / 9e RCA) d’assurer la défense de Servance. Ils seront soutenus par des éléments FFI de la Demi-brigade Pont.
D’autre part, le commandement du 3e RCA perçoit en renfort, l’intégralité du 1er Bataillon de Zouaves, aux ordres du Chef de Bataillons Barbier. Ce bataillon sera échelonné sur toutes les positions défensives.
Enfin, le 3e Escadron du Capitaine Brisson, le 4e Escadron du Capitaine Dumont, la Compagnie du Génie 151 / 4 sont restés en réserve toute la journée.
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