mercredi 12 mai 2010

Les combats de Beaune

Le 7 septembre, le Combat Command 1 entreprend la libération de Beaune.

Au petit jour, ordre est donné au 5e Escadron du Capitaine André de reconnaître tous les itinéraires menant à Beaune.

A 6h, le détachement du 3e Peloton aux ordres de l’Aspirant De Bellefon quitte Bligny et part éclairer l’axe Bligny – Montagny lès Beaune en empruntant la N 113. A mi-chemin, l’Aspirant De Bellefon perçoit le sifflement typique des obus anti-chars. L’Aspirant a tout juste le temps de réagir, que l’automitrailleuse de tête, l’AM-M8 « Arcole » est traversée par un obus tiré par un canon de 75 Pak 40 embusqué dans les vignes. Le Cavalier Emilien Lopez, tireur de l’AM « Arcole », à la jambe droite arrachée. L’automitrailleuse suivante se porte immédiatement en couverture de l’AM « Arcole » mortellement touchée. L’obusier Howitzer 75mm du 3e Peloton ouvre le feu sur l’objectif clairement identifié. Après une seconde salve, celui-ci parvient à détruire le canon ennemi. Une jeep vient rapidement secourir le blessé et lui prodigue les premiers soins, le Brigadier Dorr lui injectant de la morphine pour calmer la douleur insoutenable que subit le Cavalier Lopez. Aussitôt amené à l’hôpital de Chalon sur Saône, le Cavalier Lopez succombera, peu après, à ses blessures.

Dans un même temps, le 2e Peloton du Sous-lieutenant Maurice fait mouvement sur l’axe Bligny – Beaune. Arrivé en périphérie de la ville de Beaune, au hameau « Le champ de moulin », le 2e Peloton est violement pris à partie par l’artillerie allemande. Les obus explosent à proximité des automitrailleuses. Bientôt, les premiers cavaliers tombent à terre. Le Brigadier Binault et le Cavalier Roux sont touchés par de la mitraille chauffée à blanc. Les obus ennemis ne cessent de pleuvoir, semant un vent de panique parmi les troupes françaises.

Le Sous-lieutenant Maurice enjoint ses directives. Les canons allemands ont été repérés. Les deux 4x4 Dodge équipés de canon de 37mm et les AM-M8 font feu simultanément sur l’objectif. La tendance s’inverse, se sont maintenant les cavaliers du 2e Peloton qui prennent l’offensive à leur compte. Nouvelles explosions, les Cavaliers Filleur, Camillieri et Saïd Beloufa s’écroulent, blessés par ce déluge de feux et de fers. L’half-track se porte à la hauteur des hommes à terre. Les Cavaliers Picard et Delestang chargent, en toute hâte, leurs camarades blessés à bord du véhicule. Par radio, le Sous-lieutenant Maurice rapporte la situation au capitaine André, ordre est donné au 2e Peloton de décrocher et d’attendre la venue des Sherman du 2e Cuirassiers pour reprendre l’attaque.

Quant au 1er Peloton du Lieutenant Brémon, il doit effectuer des patrouilles dans le secteur de Sainte Marie et de Levernois. A Levernois, les automitrailleuses du 1er Peloton sont littéralement arrosées par une pluie d’obus. Trois pièces de 88mm Pak / Flak sont camouflées dans les vignes. Très vite, les obus atteignent une première AM-M8 qui explose instantanément. Le Maréchal des Logis Varnier est mortellement atteint à la tourelle de son automitrailleuse ainsi que le Brigadier Mélinat. Le barrage d’artillerie s’intensifie. Nouvelles explosions, nouveau coup au but. Une seconde AM-M8 est détruite, le brigadier Thierry y laisse la vie. Les Cavaliers Clouet et Werlé succombent, à leur tour, touchés par des éclats d’obus. Nouvelles détonations, le Cavalier Morales est fauché par un éclat dans le torse, le Maréchal des Logis Barrue et la Cavalier Duchet s’effondrent, tous les deux très gravement blessés.

C’est une hécatombe dans les rangs du 1er Peloton du Lieutenant Brémon. Le Lieutenant commandant ce Peloton, n’a pas d’autre solution que de battre en retraite, après avoir pris le soin de récupérer tous ses cavaliers allongés sur la chaussée. Au 3e RCA, on n’abandonne jamais ses camarades sur le terrain. Le 1er Peloton se replie rapidement, toujours sous le feu nourrit de l’ennemi.

Sur le chemin du retour, le Lieutenant Brémon retrouve le char « Marengo » du Capitaine Boisredon appartenant au 3e Escadron du 2e Cuirassiers et lui signale les positions de l’artillerie allemande. C’est au Peloton Avenati que revient la délicate mission de détruire les pièces ennemies savamment camouflées dans les vignes bourguignonnes.

Le 1er Peloton rallie le château de Demigny pour y rejoindre le Peloton Hors Rang, où le Capitaine André reforme le 1er Peloton. Le Maréchal des Logis chef Meunier, seconde automitrailleuse du P.H.R., et son équipage sont dorénavant affectés au 1er Peloton du Lieutenant Brémon.

Les Cavaliers sont encore sous le choc de la perte de six de leurs camarades et vivement inquiets sur l’état de santé de deux « collègues » gravement blessés.

Très rude journée pour le 5e Escadron. Depuis trois jours, les forces allemandes se sont ressaisies et défendent âprement l’accès à Dijon, ville stratégique majeure.

L’intégralité du 5e Escadron se regroupe à Demigny pour panser ses plaies et pleurer ses morts.

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