lundi 3 mai 2010

4 septembre 1944

Le 4 septembre, le 5e Escadron aux ordres du Capitaine André, reçoit ses ordres émanant de l’Etat-major du Général Sudre, commandant du CC1. Celui-ci doit reconnaître l’axe : Mâcon (Saône et Loire), Tournus et Sennecey-le-Grand (Saône et Loire), village situé à 10 km au nord de Tournus.

Le 5e Escadron quitte son cantonnement de Chazay d’Azergues et fait mouvement par la RN6 en direction du nord. Celui-ci participe au nettoyage de la ville de Mâcon qui est libérée en début d’après-midi. Après une petite halte dans la ville afin de profiter de la liesse populaire, le 5e Escadron reprend la route pour Tournus. Cette localité est atteinte sans combat. L’ennemi semble s’être volatilisé.

De là, le Capitaine André enjoint à l’Aspirant De Bellefon et son 3e Peloton de rallier la commune de Sennecey-le-Grand. A proximité du village, l’Aspirant De Bellefon et ses cavaliers aperçoivent des volutes de fumée venant du bourg. Vers 17h, le 3e Peloton arrive à destination et assiste à un spectacle de désolation, trois maisons brûlent encore, des véhicules incendiés et des corps sans vie, sont juchés au milieu de la rue principale. De violents combats ont eu lieu toute la journée.

En effet, le groupement FFI du Corley, aux ordres du Capitaine Leduc, le maquis de St Gengoux, les FTP de Tournus et un Peloton de SAS français, équipé de jeeps, aux ordres du Lieutenant Guy de Combaud-Roquebrune, ont mené une action commune contre les forces allemandes présentent à Sennecey-le-Grand. Les combats ont été durs et âpres, les deux camps ont perdu beaucoup d’hommes. Les allemands, avant de se replier, ont exécuté 7 otages, des habitants du village.

L’Aspirant De Bellefon et les automitrailleuses du 3e Peloton prennent immédiatement en chasse les colonnes ennemies, mais sans succès. Les deux half-tracks sont, quant à eux restés dans le centre bourg pour donner les premiers soins aux blessés et rassurer la population encore sous le choc.

Dans la soirée, le 5e Escadron, au complet, se regroupe dans la bourgade afin de porter assistance aux civils et aux FFI blessés lors des affrontements de la journée.


Ce même jour, l’intégralité du 1er Escadron se rend à Villefranche sur Saône afin d’assister aux funérailles du Maréchal des Logis chef Conti et du Cavalier Halimi. L’émotion est palpable sur les visages des cavaliers du 1er Escadron.

Le lieutenant Gentien racontera : « Quand je pénétrai dans la capitale du Beaujolais, le calme était revenu et toute la population s’apprêtait à célébrer avec émotion les obsèques de nos morts. Or un des équipiers du char était un juif d’Algérie. Il s’appelait Halimi. Voyant le cercueil contenant sa dépouille placé avec les autres dans l’église, je me précipitai sur le vieux curé : « Monsieur le Doyen, vous ne pouvez pas enterrer cet homme-là avec les autres, il était de confession israélite, attendons un rabbin afin qu’il soit inhumé suivant les rites de sa religion. ». Le prête m’envoya promener sans ménagement : « Vous n’allez pas m’en enlever un, non ? ».

Peu après la fin de la cérémonie, le 1er Escadron aux ordres du Lieutenant Des Moutis est mis à la disposition du Commandant Rouvillois, chef d’Escadrons au 5e RCA et du Groupement A du CC2. Le Groupement A étant composé du 1er et du 2e Escadron / 5e RCA ainsi que des éléments du 1er / 3e RCA.

A 11h, ordre est donné au 1er Escadron de se porter en direction de Sercy (Saône et Loire) et de St Gengoux pour reconnaître l’avance du fameux Groupement A. L’Escadron traverse la vallée de Grosne pour se rendre dans ces localités. A destination, le Lieutenant Des Moutis fait son rapport d’activité au Commandant Rouvillois. De nouveaux ordres sont sommés aux cavaliers du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique. Ils doivent poursuivre leurs patrouilles sur les communes de Buxy et de Chagny.

Mais le 1er Escadron ne peut mener bien sa mission du jour. En effet, celui-ci est arrêté à Cluny par le manque d’essence. L’Escadron passe la fin de la journée à entretenir le matériel et passe la nuit dans la charmante bourgade de Cluny. Bientôt rejoint par les Tank Destroyer M10 du 3e Escadron du 9e RCA, stoppés eux aussi par la pénurie d’essence.

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