vendredi 12 mars 2010

Hommage au Lieutenant Henri Gentien

J’ai appris récemment, par un ancien du 3e RCA, que le Colonel Henri Gentien nous avait quittés. J’ai eu, dans le passé, la chance de m’entretenir avec celui-ci lors de longues discussions et j’aimerais lui rendre un dernier hommage à travers ces quelques lignes.

Biographie succincte du Sous-lieutenant Henri Gentien

Né à Paris, le 19 août 1917.

Le 2 novembre 1938, il incorpore le 6e Cuirassiers, au quartier Villars à Verdun. Puis, il est affecté au 4e Régiment de Dragons portés (4e RDP) pour le peloton préparatoire à l’Ecole de Cavalerie de Saumur. Il intègre cette prestigieuse école, comme « Cadet », à Pâques 1939.

Le 15 septembre 1939, nouvelle affectation, promu Aspirant, il sert au sein du 4e Régiment de Spahis Marocains à Senlis. De là, il postule pour intégrer une unité blindée récemment créée, le 4e Régiment d’Automitrailleuses (4e RAM), équipé d’AMD 35 - Panhard Type 178. Suivront deux mois d’entrainements intensifs.

Enfin, départ pour la Belgique au sein de la 4e Division Légère de Cavalerie. A l’aube du 10 mai 1940, le 4e RAM s’élance à travers la province de Namur, vers la Meuse à la rencontre des troupes allemandes du Général Von Leeb. Premier contact avec l’ennemi, le 11 mai, au pont d’Hotton, sur l’Ourthe, à proximité de Liège.

Du 5 au 6 juin, Combats d’Argonne
Du 9 juin au 14 juin, Combat en Champagne. Le 11 juin, combat aux côtés de la 14e Division d’Infanterie du Général De Lattre de Tassigny.

L’Aspirant Henri Gentien sera démobilisé en août de la même année.

En février 1943, celui-ci décide de gagner l’Afrique du Nord afin de rejoindre l’Armée d’Afrique. Départ donc, pour le Sud de la France, St Jean de Luz puis Bayonne. Là, il sera pris en main par la filière « Margot » de Marguerite De Gramont et Marie-Madeleine Fourcade, réseau permettant de quitter clandestinement la France pour l’Espagne. Débute la traversée des Pyrénées, la montée de la Rhune où les clandestins évitent de peu une patrouille allemande, le passage de la Bidassoa, Oyarzum, la descente de la Côte de Biscaye puis San Sébastien et enfin Madrid, où, avec l’aide de Monseigneur Boyer – Mas, il prend le train pour le Portugal et la petite ville de Setubal, proche de Lisbonne. De là, il embarque à bord d’un vieux cargo pour la traversée en direction de Casablanca puis l’Algérie.

Le 20 mai 1943, étant engagé volontaire, l’Aspirant Henri Gentien a le droit de choisir son affectation et décide d’intégrer le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique afin d’y retrouver son cousin, le Commandant Jacques Gentien. Il est finalement affecté au 1er Escadron, 3e Peloton dont il en sera le chef.

Le 7 août 1943, (par ordre du 25 juin 43) il est promu Sous-lieutenant.



Henri Gentien sera, le 14 juillet 1945, le porte-étendard du 3e RCA et de ce fait, le premier français à faire défiler nos couleurs sous la porte de Brandebourg à Berlin.

Le 30 décembre 1948, il sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur.

Le Colonel Gentien nous a quitté le 15 octobre 2009, alors âgé de 92 ans.

Enfin, je tenais à remercier M. Erik Barbanson, qui m’avait mis en relation avec M. Henri Gentien et qui lui avait consacré un article dans la revue Blindés & Matériel n° 79. D'autre part, n'ayant pu me mettre en relation avec la famille de M. Henri Gentien, si toutefois cette hommage pose problème, celle-ci peut me contacter.

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